Le 7 juin 2019, Mylène Farmer a entamé une résidence à Paris La Défense Arena. Annoncé le 1er octobre 2018, ce nouveau spectacle (Mylène Farmer 2019, tout simplement) a été pensé et conçu pour cette salle, la plus grande d’Europe qui peut accueillir jusqu’à 40 000 personnes. Le mercredi 12 juin, Purepeople a pu assister à la quatrième des neuf représentations que donne la star.
Après la tournée Timeless en 2013, Mylène Farmer voit grand pour son retour. Comme elle l’avait fait avec Avant que l’ombre… en 2006, joué uniquement à Bercy (AccorHotels Arena), ce nouveau show n’a pas vocation à voyager à travers la France. Dès lors, l’équipe autour de l’artiste, en premier lieu son producteur Thierry Suc et son complice artistique Laurent Boutonnat, a pu laisser libre cours à ses plus folles ambitions. Et il en fallait pour habiter cette Arena de plus de 55 000 m². Quand on y pénètre, la largeur de la scène impressionne.
Tout est lumière
On ne racontera pas comment Mylène Farmer arrive sur scène, c’est l’un des grands plaisirs des fans de découvrir quel tour de magie la chanteuse leur réserve. La première chanson qu’elle interprète est la très bien choisie Interstellaires, c’est le seul indice que l’on donnera. Dès le tout début du show, Mylène Farmer et son décor – des écrans qui se déplacent à l’envi du fond de la scène jusqu’au plafond, même bien au-dessus de la fosse – habitent tout l’espace et l’immensité du lieu. On ne la perd jamais des yeux, elle est projetée partout aux quatre coins de l’Arena. Les musiciens sont également mis en avant et quand on découvre la nouvelle version de California, qui n’a jamais été aussi sensuelle et organique, on est soufflé par le soin apporté à la direction musicale. Une direction qui peut surprendre (Sans logique), galvaniser (Pourvu qu’elle soit douce) et bouleverser, bien évidemment, quand Mylène, accompagnée d’un simple clavier, interprète ce trésor d’Innamoramento.
Les lumières sont vertigineuses. Les costumes, évidemment, ont été imaginés par Jean Paul Gaultier. Énorme coup de coeur pour la combishort marinière que porte Mylène Farmer pour interpréter son classique Sans contrefaçon. Côté setlist justement, la chanteuse pioche avec délice dans ses classiques et ressuscite de nombreuses pépites. Elle n’oublie pas les grands moments d’Interstellaires et Désobéissance, ces deux plus récents albums : Un jour ou l’autre, Stolen Car, Sentimentale, Rolling Stone et l’excellent Des larmes qui nous offre l’un des moments les plus funky et réjouissants de la soirée.
Là où Timeless 2013 se voulait un spectacle immaculé et futuriste, Mylène Farmer 2019 est un retour sur terre. Une terre meurtrie, post-apocalyptique. La star déambule dans une ville délabrée dont les néons fluorescents ne sont plus qu’un souvenir. Elle plonge dans ce qu’il reste de civilisation jusqu’à ce que tout soit englouti par les flammes.
Si vous ne voulez pas trop en savoir, ne lisez pas ce qui suit…
Après une version démente du titre Fuck Them All (premier extrait de l’album Avant que l’ombre… en 2005), Mylène revient dans une combinaison et une cape rouges pour une toute dernière chanson. Elle a choisi L’Horloge, un titre culte de son deuxième album (Ainsi sois-je… en 1988). C’est un poème spectral des Fleurs du mal de Charles Baudelaire (comme Au lecteur sur son dernier album), mis en musique par Laurent Boutonnat. Si la salle a peut-être vibré davantage, c’est que cette chanson ouvrait la toute première tournée de Mylène Farmer en 1989. Trente ans après son premier concert, l’artiste boucle la boucle dans une mise en scène époustouflante et dramatique. Elle scande les vers de Baudelaire, tandis que l’Arena s’abîme. Bientôt les flammes dévorent tout l’espace et, sans crier gare, Mylène s’évapore…
Mylène Farmer est programmée jusqu’au 22 juin et les toutes dernières places sont disponibles sur le site officiel de l’événement.
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